Le passager sans visage

Le passager sans visage

Résumé :

 » Tu n’es pas seule à chercher « …
Ce mot anonyme laissé sur son paillasson est plus qu’un appel : un électrochoc. Cette fois, l’inspectrice Grace Campbell le sait, elle n’a pas le choix. Elle doit ouvrir la porte blindée du cabinet situé au fond de son appartement. Et accepter de se confronter au secret qui la hante depuis tant d’années…

Des confins de la campagne écossaise aux profondeurs de la Forêt-noire où prend vie le conte le plus glaçant de notre enfance, jamais Grace n’aurait pu imaginer monter dans ce train surgi de nulle part et affronter le Passager sans visage…

Avec ce thriller au suspense angoissant, Nicolas Beuglet nous plonge dans les perversions les plus terribles de nos sociétés. Et; au passage, nous interroge : et si parmi les puissants qui régissent le monde se cachaient aussi des monstres sans visage?

Mon avis :

Je vous avais raconter comme Monsieur Ours Polaire m’avait offert ce second tome. Je n’ai donc pas besoin de revenir dessus. J’avoue que la première fois que je l’ai eu dans les mains. J’étais un peu dubitative sur le genre. Après tout, je ne lis pas énormément de thriller, ce n’est pas forcément les livres vers lesquels je vais en premier. Mais après tout pourquoi pas? Il faut toujours laisser une chance, enfin du mieux qu’on peut…. vous m’avez compris.

Après avoir lu « Le dernier message« , j’étais plus qu’enthousiaste pour commencer ce second tome. Mais j’ai été complètement bloqué par la peur. « Et si je n’aimais pas? Et si je le trouvais nul? Et si je n’arrivais pas à vraiment me plonger entre les pages? » Autant de question me tourmentant comme un gâteau au chocolat pendant un régime ! Oui je sais, je fais beaucoup d’allusion à la nourriture, mais j’y peux rien, j’adore ça !

Bref, vous l’aurez compris, j’ai bien galérer à entamer cette suite. Les 35 premières pages ont été un peu difficile, non pas parce que ce n’était pas bien, au contraire, mais parce que cette peur que la suite soit moins accrochant me tenait par les entrailles. Quelques jours ont passé, et j’ai enfin réussi à me plonger complètement entre les pages.

Et quel bonheur !

Enfin, façon de parler. Le thème aborder ici est très lourd, tout comme pour le premier tome : un thème d’actualité. Et ce qu’il y a de plaisant, c’est qu’il y a plein de petites références à l’enquête de l’île d’Iona. Mais cette fois-ci, nous en apprenons beaucoup plus sur le passer de Grace et ce qui se cache derrière la porte blindé de son appartement.

A partir d’ici, ATTENTION SPOILER, je vous aurez prévenue !

Je ne peux décemment pas vous parler de ce livre sans spoiler certains éléments. Avant que Grace soit, qui elle est aujourd’hui, elle était une petite fille comme toutes les autres. Bien sur, par le premier volet, nous apprenons qu’il lui est arrivé quelque chose dans son passé et qu’elle s’est elle-même renfermé dans les livres (qui se reconnaît sur ce point?).

Grace se rappela pourquoi elle avait trouvé refuge dans la vie des livres. Pour tromper l’ennui et goûter pour quelques heures ce sentiment d’immortalité qu’offraient ces existences de papier parfois plus réelles que sa propre vie.

Je m’attendais évidemment à quelque chose de grave, d’éprouvant. Mais pas à ça. Elle a été kidnappée, séquestrée et violée. Ce second tome tourne donc majoritairement à l’investigation que mène Grace pour savoir qui était son bourreau. Mais ce qu’elle découvre va bien au delà de tout ce qu’on aurait pu penser.

Un père ayant disparu subitement après qu’elle fut retrouvée. Un inspecteur qui, selon les sources officiels, semblait inefficace, pire encore, qui cachait des monstruosités. Mais pire que tout, apprendre que sa propre mère a eu un rôle plus que principale dans tout cela. Oui, Grace a subit des choses atroces. Des choses qu’aucun enfant ne devrait vivre. Ici, Nicolas Beuglet dénonce clairement la pédocriminalité. Pendant toute ma lecture, j’étais sous le coup des émotions, passant d’une tristesse infinie à une sourde colère. Je n’arrivais pas à accepter certaines choses. Comment une mère pouvait elle cautionner cela? Pire même, faire subir à son enfant cela. Je ne suis pas Maman, mais je suis une fille. Ma mère a toujours tout fait pour me protéger, pour ma sécurité. Elle m’a non seulement donné son amour, mais m’a aussi permise de grandir, de m’épanouir normalement malgré la dureté de la vie. Et pour moi c’est ça être mère. Pour moi, ce que Monika Campbell a fait, ce n’était pas être une mère, c’était être un monstre.
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que tout cela arrivait réellement. Je pensais aux victimes, à ces enfants physiquement, psychologiquement et émotionnellement détruit. J’ai pensée très fort à eux. J’avais de la peine. De la souffrance. Je culpabilisais même à l’idée de ce que ces personnes ont vécu. Pourquoi culpabiliser alors que je ne fais pas partie de ces monstres? Parce que je suis humaine. Parce que, ce qu’ils ont vécu aurait pu m’arriver si je n’avais pas eu ma mère, qui sait? Parce que cela à pu arriver à n’importe quelle personne qui à croiser mon chemin. Parce que ça pourrait arriver à n’importe quelle enfant que je verrais. Et ça fait très mal.

A travers un conte du Joueur de Flûte que nous connaissons tous, ou presque. Nous découvrons avec notre inspectrice à quel point l’être humain, dans son ignominie peut être répugnant. Mais aussi, que les êtres brisés peuvent se relever. Que l’esprit humain, son cerveau, peut mettre en œuvre des mécanismes afin de ne pas sombrer dans la folie. C’est ce que nous voyons avec Luka, un jeune homme brisé par son passé et ce qu’il a lui aussi subit. Sa manière de tenir le coup peut-être vue comme quelque chose de masochiste, mais son raisonnement m’a assez convaincue.

Ce thème a fait écho en moi, pas pour un vécu commun, pas du tout même. Mais parce que le thème m’a fait énormément penser à l’affaire « Hansel et Gretel« . Vous n’en avez pas entendu parler? Yvan Godbout a fait une réécriture de conte version horreur publié aux éditions AdA de la célèbre histoire des frères Grimm. Malheureusement pour l’auteur, une personne à mal interpréter son écrit et l’auteur s’est retrouver devant les tribunaux. Je n’ai plus les détails exact de l’affaire, mais je me ferais un plaisir de vous en parler dans un article dédier exclusivement à cela, plus tard. BREEEEF tout ça pour dire quoi?
Ah oui, j’ai beaucoup penser à ce roman d’Yvan Godbout par le thème. Je n’ai pas pu m’empêcher de me faire la réflexion que, selon comment était tourner un écrit, une interprétation pouvait varier. Ici, nous sommes dans une enquête criminel, nous poursuivons les méchants, et nous entrons dans le vif du sujet par le biais du passé de Grace et de ses investigations. Dans le roman d’Yvan, nous sommes au moment des faits, c’est le présent et non le passé. N’oublions pas que c’est également sous le genre « Horreur » et dans Le passager sans visage, nous sommes dans un thriller. Le but de l’horreur? Dégouter, horrifier, faire peur, pire encore. Et Yvan Godbout, par les scènes malsaines venaient dénoncer les actes. Tout comme le fait ici Nicolas Beuglet. De manière différente de dénoncer, mais la plupart des gens ne le verrons pas de la même manière. L’un est un récit horrifique, le second une enquête criminel. Vous comprenez?
Passons à autre chose, je reviendrais une autre fois et plus en profondeur sur cela.

Sur le dernier quart du livre, un autre personnage refait surface. Dans tous les sens du terme. Gabriel est de retour. Dans le premier tome, je n’avais qu’une envie, que Grace soit débarrasser définitivement de lui. Mais le voilà de retour et pour quelque chose de totalement inattendu. Tellement inattendu que j’ai eu des élans de compassion pour lui. Mais c’est surtout, le dénouement de l’histoire qui m’a le plus fait avoir un élan de reconnaissance, alors que dans le tome précédent, je l’aurais bien laisser à la merci des pires sévices qu’on puisse faire enduré. Je me suis vraiment senti bizarre face à un tel retournement émotionnel. Fallait-il lui faire faire confiance? Devions nous le croire? Allait il y avoir une entourloupe? Trop de question, mais des réponses qui venaient à chaque fois, à point.

Autre point : les paysages. Dans le premier tome, nous avons parcourue une partie de l’Ecosse pour atterrir au Groenland. Nicolas Beuglet nous plante un nouveau décor : nous partons direction l’Allemagne pour la célèbre ville d’Hamelin, célèbre par le conte du Joueur de Flûte. Puis nous terminons notre voyage par la Suisse. Un tour d’Europe plus qu’intéressant. A chaque fois, il nous dépeint les paysages et j’avais intiment la conviction d’y être. J’arrivais à visualiser sous mes yeux les ruelles d’Hamelin, son église, son musée. Ainsi que les paysages enneigée de la Suisse. L’auteur nous fait concrètement voyager et j’ai adorée ça !

Prochaine destination? Je ne sais pas encore, mais au vue de la fin du livre, j’espère sincèrement qu’il y aura soit un tome 3, soit le début d’une nouvelle saga. En attendant, je vais essayer de me procurer la première trilogie de l’auteur sur l’inspectrice Sarah Geringën avec : « Le cri« , « Le complot » et « L’ile du diable« . J’ai vraiment aimé la plume de l’auteur et j’ai envie de continuer à parcourir ses écrits.

Pour finir, je tiens à saluer l’auteur, Nicolas Beuglet, une nouvelle fois. Il a baser son histoire sur des faits réels. Je vous fait ma révérence et espère sincèrement vous lire à nouveau très vite. L’enquête et les faits relater ont été écrit avec brio et intelligemment. Je suis une nouvelle fois sciée. Monsieur Beuglet, vous m’aviez déjà conquise avec « Le dernier message », vous avez gagné en plus une future lectrice assidue qui attendra avec impatience vos prochains romans.

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